Descrizione
Le ballet classique était peut-être le symbole le plus manifeste de la culture aristocratique et de son isolement du reste de la société russe des tsars. Dans le sillage de la Révolution d’Octobre, le ballet, comme tous les arts, est tombé sous les auspices des autorités soviétiques qui ont tenté de modeler l’ancien ballet impérial pour qu’il serve le programme culturel révolutionnaire et rééduque les masses. Comme l’étude de Christina Ezrahi le révèle, le Régime fut loin de parvenir à réaliser ses ambitieux projets visant à prendre le contrôle total de l’art. Elle montre comment les chorégraphes et les interprètes des deux compagnies de Ballets russes principales, le Mariinsky (plus tard le Kirov) et le Bolchoï, ont doucement mais efficacement résisté à l’hégémonie culturelle de cette ère. Malgré tous les contrôles qui leur étaient imposés, elles ont réussi à maintenir les traditions classiques de leur riche passé artistique et à pousser plus loin leur forme artistique. Ces standards professionels et esthétiques ont démontré leur puissance face à l’attrait international du ballet. Les compagnies sont rapidement devenues le joyau des réalisations culturelles soviétiques parce qu’elles captivaient le public occidental pendant la guerre froide. Grâce à ses recherches minutieuses dans les archives officielles et à ses interviews personnelles des artistes et du personnel des théâtres, Christina Ezrahi nous livre la toute première analyse, vue de l’intérieur, des travaux des ces célèbres troupes de ballet au cours de la période soviétique.
Christina Ezrahi est une érudite et une historienne indépendante de la culture russe.